Ste-Croix, 1e mars 2018 – Une étude en Italie et des études du MAPAQ confirment : les insecticides néonicotinoïdes sont inutiles.
Alors que le gouvernement du Québec vient de resserrer l’usage d’un groupe de pesticides largement utilisés dans la production de maïs et de soya, les néonicotinoïdes, la revue «Environmental Science and Pollution Research1» vient de publier les résultats d’une enquête dans des champs en Italie, portant sur une durée de 29 ans et sur une surface de près de 50 000 ha. Les auteurs concluent que non seulement ces pesticides nuisent aux populations d’abeilles mais aussi qu’ils n’améliorent pas les rendements. En fait, il apparaît plus rentable de se passer de ces pesticides et de mettre sur pied une assurance qui couvre les pertes, au cas où. Selon l’étude, moins de 4% des surfaces auraient été touchées par les prédateurs visés par les pesticides. Nul besoin de traiter toutes les surfaces de façon préventive, comme c’est largement le cas au Québec. Un ensemble de mesures simples, comme la rotation des cultures, le drainage adéquat, l’emploi de variétés plus résistantes ou de pièges pour les insectes prédateurs seraient nettement plus efficaces et moins coûteuses.
Le programme d’assurance mis en place, le Mutual fund, prévoit un coût d’environ 5$ par hectare, soit environ un dixième de ce que coûte l’emploi des pesticides ainsi évités. Et il s’agit d’un programme privé, contrairement à des programmes comme l’ASRA (assurance-stabilisation) au Québec, qui reposent largement sur des subventions publiques.
Au Québec, le MAPAQ publiait en 2013 les résultats suivants2:
“Ainsi, pour les essais réalisés sur 13 fermes en 2012 et 13 fermes en 2013, il n’y a pas de différence significative dans l’abondance et les dommages des vers fil-de-fer ou de la mouche des semis, que la semence soit traitée ou non avec de la clothianidine (PONCHO®) ou du thiaméthoxame (CRUISER®).”
“Une étude réalisée au Québec (Samson-Robert et al., 2013) a démontré un taux de mortalité quatre fois plus élevé des abeilles domestiques durant la période de semis lorsqu’elles sont à proximité de champs de maïs traités aux néonicotinoïdes.”
Pour l’Union paysanne, le temps d’un vrai virage vers le bio est venu. Remboursement des frais de certification, réorientation du soutien de l’État et accès facilité au marché sont des étapes indispensables pour développer ce secteur au lieu de dépendre des approvisionnements étrangers.
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Maxime Laplante, agr, président 581 888-0941
Camille Perron-Thivierge, vice-présidente 450 924-0367
1 Environmental Science and Pollution Research, https://doi.org/10.1007/s11356-017-1052-5
2 Les néonicotinoïdes utilisés comme traitement de semence dans le maïs-grain, Par Yves Perreault, MAPAQ