Novembre 2021
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Position de l’Union paysanne sur le projet de loi 103
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Grossir ou mourir … une logique de croissance infinie qui frappe un mur! Dans un projet agricole, ce n’est pas le revenu brut qui compte, mais bien le profit net, ce qu’il reste dans nos poches à la fin de l’année. Or, il a été démontré qu’un projet agricole peut être très rentable sur aussi peu qu’un hectare, soit une surface 10 000 mètres carrés. La logique de l’UPA a fait son temps et frappe maintenant un mur. Grossir, se spécialiser, se mécaniser et s’endetter à outrance, ce n’est pas un modèle économique porteur et surtout, ce n’est pas accessible à la relève. De même, les agriculteur.trices actuellement propriétaires de plusieurs centaines d’hectares de terres n’arrivent pas à les revendre. Qui pourrait se permettre d’avancer plusieurs millions pour acheter une terre? En refusant le morcellement des terres, ne nous condamnons-nous pas à la perte de terres en culture au profit de spéculateurs, de gestionnaires de portefeuilles et de promoteurs immobiliers? Il importe d’ouvrir la porte à des projets agricoles à échelle humaine, qui visent les circuits courts et qui participent à nourrir les communautés. À quoi bon sauvegarder nos terres agricoles si c’est pour les mettre en monoculture OGM, les arroser de pesticides, participer à leur érosion et leur compaction avec des équipements lourds? Et tout ça pour quoi? Dans la majorité des cas, pour, dans la majorité des cas, nourrir des porcs destinés à l’Asie! Les projets agricoles à échelle humaine sont souvent diversifiés et participent à la sauvegarde des ressources et non à leur destruction. (...). Permettre le morcellement de grandes parcelles agricoles tel que proposé dans le projet de loi 103, qui propose maintenant de reconnaître la « diversité de modèles nécessitant des superficies variées » et évoque des mesures de compensation en voulant « favoriser dans une perspective de développement durable, la protection et le développement des activités et des entreprises agricoles », est selon nous un pas vers l’avant. Une opinion que ne semble pas partager l’UPA, qui a plutôt suggéré le retrait de ces propositions d’amendement dans son mémoire déposé à la commission parlementaire... (...) Force est de constater que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAQ), dans sa forme actuelle, ne parvient pas à sauvegarder les zones agricoles des développements immobiliers. Il importe donc de la réformer, et de bien le faire!
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Le PL103 : des modèles agricoles qui s'affrontent
Par Gabriel Leblanc Paysan-maraîcher Administrateur à l'Union paysanne Une fois de plus, les regards médiatiques sont braqués sur l'agriculture québécoise et plus précisément sur un projet de loi présenté à l'Assemblée nationale par la Ministre déléguée à l'Économie : le PL103, un document éparpillé, imposant, qui suggère la modification de plusieurs lois, dont la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Ce chapitre précis du PL103 ébauche la possibilité de faciliter le morcellement des terres, en ouvrant finalement la porte à la reconnaissance d'une « diversité de modèles nécessitant des superficies variées ». Il poursuit l'objectif de faciliter l'accès à des terres agricoles, ce qui favorisait le développement de la petite agriculture. (...) L'UPA, seule organisation légalement autorisée à représenter l'ensemble des agriculteurs et agricultrices du Québec, se disant fièrement à la défense de tous les modèles agricoles, est cette voix de contestation. Concrètement, elle exprime un scepticisme face au PL103, faisant notamment la recommandation d'abandonner l'amendement à la Loi qui vise à reconnaître la « diversité de modèles nécessitant des superficies variées »! Une fois de plus, elle s'érige en véritable barrière aux aspirations paysannes qui, depuis des années, militent tant bien que mal pour l'accès aux terres agricoles. Mais faut-il vraiment s'en étonner?Après tout, l'UPA, c'est aussi cette organisation qui s'était mobilisée contre l'augmentation des productions hors quota, une démarche entreprise par l'Union paysanne il y a quelques années pour favoriser la prospérité de la petite agriculture. La décision alors rendue par la Régie, en 2019, avait finalement refusé à la paysannerie l'accès à des productions d'œufs et de coqs à chair rentables. Une décision de laquelle s'était flattée l'UPA, fière d'avoir laissé le terrain sans entrave au déploiement soutenu du modèle industriel de production agricole. Et à ce propos, l'UPA pave effectivement la voie au développement de l'agriculture industrielle et ce, depuis les années 1970. Le syndicat s'est fait maître de la spécialisation fermière, comme en témoigne la création de ses fédérations spécialisées, et complice des politiques austères et corporatistes visant à dépeupler les campagnes québécoises. Ferme agroécologique diversifiée : culture bio-intensive de mesclun Et il l'a fait d'une façon si habile que la ferme autosuffisante, axée sur une distribution communautaire, anciennement prédominante, représente désormais l'aberration! (...) L'UPA, complaisante vis-à-vis les « opportunités d'affaires » qu'offre la néolibéralisation du commerce à l'échelle internationale, a joué un rôle de premier plan dans cette dévitalisation des régions et ce développement exacerbé d'une agriculture industrielle destructrice de l'environnement. Elle s'est posée en gardienne d'un modèle agricole dépassé et forme aujourd'hui la pierre angulaire de la résistance à l'émancipation de l'agriculture paysanne. Son opposition au PL103 est la poursuite de son œuvre. La logique de l'Histoire demeure intacte. (...) La fin du monopole syndical doit être exigée maintenantPaysan-maraîcher à la ferme de la Dérive (au Bic), administrateur à l'Union paysanne, je fais partie de cette paysannerie qui aspire à concrétiser le souhait collectivement partagé d'émancipation d'une agriculture plurielle, nourricière et agroécologique. Les agriculteurs et agricultrices progressistes existent, mais réfléchissent en dehors du cadre contraignant de l'UPA (évidemment!). Plus que jamais, exiger la fin du monopole syndical me semble impératif, voire obligatoire pour pouvoir poursuivre les ambitions paysannes et citoyennes connues. L'UPA ne nous représente pas et ne le fera jamais. Si le PL103 et le morcellement des terres semblent nécessaires, ils appellent en filigrane à cette revendication essentielle : réclamer le morcellement du syndicalisme agricole au Québec!
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Du saumon OGM dans nos assiettes
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C’est fait ! La première production industrielle d’un animal génétiquement modifié (GM) au monde, le saumon GM, est sortie de l’usine d’Aquabounty ! Le mois dernier, l’Agence canadienne d’inspection des aliments affirmait que ce dernier, produit à l’Île-du-Prince-Édouard, était maintenant « disponible pour la vente » au Canada. Ce premier animal génétiquement modifié au monde peut donc se retrouver dans un restaurant ou une épicerie proche de chez vous. Impossible de savoir puisque nos gouvernements refusent toujours la transparence avec l’étiquetage obligatoire des OGM. Après avoir été vu pour la dernière fois à l’usine de Aquabounty, le saumon GM est donc ‘’perdu’’ sur le marché canadien !
Participez à la campagne de Vigilance OGM. Perdu: Saumon OGM - Récompense 500$
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Projet de recherche : appel à participation
Les membres producteurs.trices de l'Union paysanne sont invité.es à participer à ce projet de recherche:
La diversité désignée : Technologies agricoles émergentes pour la production agricole à petite échelle
Pourquoi ce projet de recherche ? Une grande partie des outils et technologies agricoles numériques sont orientés vers l'agriculture à grande échelle, les cultures de base et/ou l'agriculture hautement industrielle. Notre projet veut comprendre leurs avantages et leurs limites dans une variété de pratiques agricoles et maraîchères (petites-échelle biologique, régénérative, agroécologique, agroforesterie, etc.). Avec votre participation, vous nous aiderez à mieux identifier les problèmes auxquels sont confrontés les petits agriculteurs. Quoi ? Le projet de recherche se compose de quatre éléments : (1) des visites de fermes, un (2) sondage en ligne, (3) des entretiens et (4) des ateliers de design participatifs (début 2022, y compris la compensation). Le sondage est conceptualisé pour les agriculteurs du Québec et de l’Ontario avec des exploitations fermière de tout type et de tout taille. Il devrait prendre environ 10 minutes à compléter, et est composé de questions à choix multiples, ainsi que de questions auxquelles vous pouvez répondre avec des réflexions plus libres. Les participants seront rémunérés par carte-cadeau de station-service (à une valeur de 10 $) une fois qu’ils auront complété le sondage. Voici le lien pour le sondage : en français et en anglais. Et pour quoi faire ? Notre projet a deux objectifs: - Révéler et investiguer les problèmes liés aux technologies agricoles numériques pour élaborer des recommandations et des solutions politiques qui servent tous les acteurs du système de production alimentaire, et conseiller l'assistance gouvernementale pour divers (petits) agriculteurs et maraîchers.
- Créer un espace de collaboration et de co-création à travers des ateliers participatifs, dans lesquels les agriculteurs moyens ou petits, les ingénieurs/technologues et les décideurs politiques peuvent se réunir pour identifier les principaux défis impliqués dans la ‘révolution numérique’ agricole.
Pour plus d’informations sur le projet, veuillez visiter http://scienceandsocietycollective.com/diversity-by-design-emergent-agricultural-technologies-for-small-scale-farming/
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Lettre ouverte signée par 105 groupes
L'Union paysanne s'est jointe à 105 autres groupes de la société civile pour écrire une lettre ouverte à Jean-Yves Duclos, Ministre de la Santé et à Marie-Claude Bibeau, Ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire afin de réclamer plus de transparence et de surveillance au sein de l'Agence de réglementation de la lutte parasitaire.
« Nous demandons au gouvernement d’exercer une surveillance sur tous les aliments et les semences génétiquement modifiés, incluant ceux qui sont issus de l’édition du génome. (...) Nous demandons également à la ministre de la Santé et à la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire de s’engager à ce que tous les organismes génétiquement modifiés utilisés en alimentation et en agriculture soient réglementés de façon transparente sur la base d’études scientifiques indépendantes. Nous nous opposons à la vente d’aliments et de semences génétiquement modifiés non réglementés et non déclarés. Nous nous opposons également aux propositions de Santé Canada et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), qui permettraient à plusieurs aliments et semences génétiquement modifiés de se retrouver sur le marché sans surveillance gouvernementale.»
À lire au complet sur le site de Vigilance OGM
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