Pesticides, un enjeu enfin sur la place publique
Maxime Laplante, agr
À la fin septembre, la CAPERN (Commission sur l’agriculture, les pêcheries et les ressources naturelles) entamera un débat sur les pesticides en agriculture. Les diverses organisations intéressées à la discussion devaient remettre un mémoire en juillet, ce que l’Union paysanne a fait. Il y a quelques années, le gouvernement s’était fixé comme objectif de réduire l’utilisation des pesticides en milieu agricole. Fiasco. Leur usage a augmenté. (...) Et pour bien corser le tout, la ville de Montréal a annoncé qu’elle entendait bannir l’usage de Round-up sur son territoire, exemple qui pourrait bien être suivi par d’autres villes. Le cas n’est pas unique, l’Allemagne procèdera à son interdiction sous peu. Comme on peut s’en douter, l’UPA reproche aux élus municipaux d’aller trop vite. (...) Dans la toute récente politique bioalimentaire, il n’est d’ailleurs plus question de viser une réduction des pesticides mais seulement de réduire les risques associés à leur utilisation! Un changement s’impose toutefois. Obliger les fermes biologiques de maintenir des bandes tampons de 8 mètres pour réduire la contamination par les voisins, ou leur faire payer des frais de certification alors que les fermes usant de pesticides sont exemptes de ces frais, faire payer aux producteurs bio la décontamination de la machinerie si elle a touché des pesticides, c’est mépriser le principe de base du pollueur-payeur. Devant l’amoncellement des preuves contre la menace des pesticides sur la santé et les écosystèmes et la dépendance des fermes face aux grandes entreprises contrôlant les semences dépendantes des herbicides, on ne peut qu’espérer que les travaux de la CAPERN n’aboutiront pas sur la même tablette que le rapport Pronovost. Le Québec aurait tout intérêt à prendre l’initiative d’un réel virage. Économiquement et socialement.
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