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Lettre ouverte à M. Trudeau de la part de l’Union paysanne

Ste-Croix, 5 octobre 2018

Bonjour M. Trudeau, je m’adresse à vous au nom d’une multitude de petits éleveurs du Québec qui réclament votre aide, et qui aimeraient par la même occasion comprendre l’origine de leurs déboires. Rassurez-vous, nous ne demandons pas d’argent. Seulement la justice, la démocratie et une dose de bon sens.

Votre gouvernement vient d’autoriser l’importation de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de lait et d’œufs sur notre marché, sans que les fermes où ces aliments ont été produits détiennent de quotas. Pendant ce temps, au Québec, on nous interdit, sous peine de lourdes amendes et condamnations, de produire plus de 99 poulets par ferme ainsi que les œufs d’une centaine de poules. Nous devrons nous battre à nos frais prochainement devant la Régie des marchés agricoles pour obtenir le droit de produire 2000 poulets, 300 dindons et les œufs de 300 poules. Les fédérations du monopole de l’UPA feront tout pour bloquer notre requête, alors que nous demandons simplement l’équité avec les autres provinces canadiennes. Ce monopole va même prétendre nous représenter et insinuer que nos élevages constitueraient un risque de bio-sécurité alors que la littérature scientifique neutre rattache le risque de propagation de maladies à la forte densité des grands élevages.

En outre, nous demandons l’application de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, qui stipule clairement (art. 63) que la mise en marché directe au consommateur n’a pas à être soumise aux divers plans conjoints. Incroyable mais vrai, nous devrons nous battre pour faire appliquer la loi!

Monsieur le premier ministre, nous demandons votre intervention pour faire en sorte que, en tant que Québécois et Québécoises, nous ne soyons plus traités en Canadiens de seconde classe. Face à la concentration des marchés et l’emprise des grandes entreprises, aidez-nous à soutenir notre objectif de souveraineté alimentaire et contribuer au dynamisme de nos régions rurales.

Bien à vous,

Maxime Laplante, agr

Président de l’Union paysanne