Non à l’OMC et aux traités de libre échange
(Bali, 3 décembre 2013) Alors que les négociations officielles de l’OMC ont débuté ce mardi 3 décembre à Bali, Indonésie, les mouvements sociaux ont pris la rue. Gerak Lawan, une alliance de mouvements populaires Indonésiens contre le néocolonialisme et l’impérialisme, ainsi que l’assemblée des mouvements sociaux pour une Asie alternative (SMAA), une récente coordination des mouvements sociaux asiatiques, La Via Campesina et des représentants d’organisations du monde entier ont manifesté à Renon Square, à Denpasar, de 9h à 14h ce mardi 3 Décembre.
On nous oblige à accepter un accord juridiquement contraignant sur la facilitation du commerce laissant les paysans dans la faim. Nous réitérons notre appel à sortir l’agriculture de l’OMC.La manifestation a réuni au moins 1 000 paysans, syndicalistes, étudiants, femmes et jeunes originaires de plus de 30 pays. Ils ont exprimé leur rejet total de l’OMC et du système de libre-échange en place.
Pour Yoon Geum Soon, membre du comité de coordination international de la Via Campesina, mouvement global des paysans ayant plus de 200 millions de membres dans le monde, « Le paquet de Bali est un accord horrible pour le monde « en développement ». On nous oblige à accepter un accord juridiquement contraignant sur la facilitation du commerce laissant les paysans dans la faim. Nous réitérons notre appel à sortir l’agriculture de l’OMC » .
« Nous ne voulons pas entrer dans les discussions pour savoir si la clause de paix doit être de quatre ans ou de dix ans, car le fait est que l’OMC ne fait rien pour les paysans, et qu’à long terme, OMC est synonyme de mort pour nous. Les paysans Indiens n’accepteront jamais un tel accord », a déclaré Yudhvir Singh de BKU, le principal syndicat paysan en Inde.
Les manifestations pacifiques ont également rappelé l’échec de l’OMC. Après 18 ans, l’OMC a seulement permis le développement des multinationales. Selon le World Investment Report 2013 de la CNUCED, « les multinationales représentent environ 80% du commerce mondial ». Les règles du libre-échange ont aggravé la concentration de la richesse mondiale.
Bali est un moyen de faire revivre l’OMC pour trouver de nouveaux moyens de croissance du commerce mondial. Mais cela ne conduira qu’à favoriser la surexploitation de ressources limitées et la concentration de la richesse dans quelques mains.Alors que nous faisons l’expérience des limites de la planète, la croissance du commerce mondial, dans sa quête d’expansion infinie, ralentit. En 2012, le commerce mondial n’a augmenté que de 0,02 % en valeur, alors que l’économie mondiale a progressé de 1,3%. Il est clair que nous sommes entrés dans une nouvelle étape de l’économie mondiale qui se caractérise par un net ralentissement.
Selon Pablo Solon, ancien ambassadeur bolivien à l’ONU, maintenant directeur exécutif de Focus on the Global South : « Il est clair que le paquet de Bali est un moyen de faire revivre l’OMC pour trouver de nouveaux moyens de croissance du commerce mondial. Mais cela ne conduira qu’à favoriser la surexploitation de ressources limitées et la concentration de la richesse dans quelques mains ».
Les mouvements sociaux réclament non seulement le rejet du paquet Bali, mais également de l’OMC et de l’ensemble du régime de libre-échange. Pour Lidy Nacpil de Jubilé Sud, « 18 ans d’OMC, c’est assez. Ce qu’il nous faut est une alternative au libre-échange et un système qui soit basé sur la justice économique. »
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