La reconquête du Québec. Esdras Minville et le modèle gaspésien. «Il serait temps d’user d’un peu plus de prévoyance dans le trafic des richesses naturelles, d’amender la politique de concessions sans recours si nous ne voulons pas être réduits bientôt au rôle de serviteurs dans notre propre maison.» (Esdras Minville, 1923).
Ce n’est ni Hugo Chavez ni Richard Desjardins ou Amir Khadir qui parle de cette façon, mais Esdras Minville, un Gaspésien qui fut d’abord pêcheur et bûcheron dans les années vingt, avant de devenir, dans les années quarante, le premier directeur canadien-français des Hautes Études Commerciales et le premier économiste à prôner la libération économique et la décentralisation territoriale du Québec. Et pour le prouver, il organisa à Grande-Vallée, son village natal, en 1938, une colonie agroforestière exemplaire qui permit à 125 familles de vivre dignement jusqu’à la fin des années soixante.
En revenant sur l’oeuvre et le travail de terrain d’Esdras Minville, Roméo Bouchard (cofondateur et ancien président de l’Union paysanne) navigue entre étude historique et programme politique pour le Québec de demain; car ce fervent défenseur d’un Québec autonome et décentralisé démontre à chaque page combien cette pensée, à contre-courant, reste une vivante source d’inspiration. Entre chroniques d’hier et d’aujourd’hui, ce polémiste relance, depuis la Gaspésie, la réflexion sur le territoire et l’avenir du Québec.
Si Montréal est le cerveau du Québec, les régions en sont le corps, et la Gaspésie l’âme – Roméo Bouchard
Pour en savoir plus :
La reconquête du Québec. Esdras Minville et le modèle gaspésien.
Source : Elodie Comtois, Éditions Écosociété