Communiqué du 21 mars 2008
Lundi 25 février 2008. Qui l’eût cru! Après avoir entendu 770 mémoires et nombre d’études d’experts, voilà que le rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire semble reprendre dans une similitude déconcertante l’analyse de l’Union paysanne sur les raisons de la crise et les façons de s’en sortir.
Île-d’Orléans, 14 février 2008. Le parti Libéral du Québec a décidé une fois de plus de ne pas tenir compte des opinions émises par la population québécoise en rejetant en moins de 24 heures la recommandation-clé du rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ).
Il y a à peine quelques mois, le parti Libéral du Québec rejetait aussi la décision de la Commission sur la protection du territoire agricole de refuser d'utiliser des terres agricoles pour l'implantation d'un port méthanier à Lévis (Rabaska). Cette décision a pourtant également été déjà largement critiquée car ce faisant, le gouvernement privilégie une fois de plus les intérêts d’industriels (majoritairement étrangers) au détriment des intérêts de l'agriculture québécoise et donc de la population.
Le même rapport propose également des modalités et des échéances dans la réalisation du principe démocratique du droit d’association. En effet, depuis 1972, l’Union des producteurs agricoles (UPA), détient le monopole de représentation des fermiers, une situation unique au monde. En outre, la loi ne permet même pas de révision de ce monopole.
St-André-Argenteuil, 10 janvier 2008. Il faut se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, ce slogan « électrifions nos campagnes » avait servi au développement du Québec. Il visait à doter l’arrière-pays des avantages de l’électrification au même titre que les grands centres qui en bénéficiaient depuis belle lurette. Pour la lumière, l’eau courante, les nouvelles du monde et la force de l’électricité, les campagnes québécoises ont dû attendre la fin des années 1970.
Est-ce que l’histoire serait en train de se répéter? Aujourd’hui, la ruralité québécoise est obligée de se contenter des mêmes niaiseries que les années 60 ont imposé à la vie de campagne. Aujourd’hui, c’est une discrimination plus pernicieuse à déchiffrer : l’absence d’Internet haute-vitesse.
St-Hyacinthe, 17 décembre 2007. Dans la partie consacrée à l’agriculture de son premier rapport, le commissaire au développement durable, Harvey Mead, n’a pu que souligner que l’environnement est très mal protégé. Tout en relevant des faits et des impressions générales qui appartiennent parfois au Ministère de l’Agriculture et parfois à la Financière agricole du Québec, l’Union paysanne est d’avis que les lacunes relevées cachent en fait un problème systémique au sein du système agricole québécois.
En signalant entre autres les problèmes de la Financière Agricole du Québec sur son application de l’écoconditionnalité vis-à-vis des bénéficiaires des programmes, le commissaire arrête sa réflexion tout juste à la frontière où débute le vrai problème. Celui de la cogestion de l’agriculture par l’Union des Producteurs Agricoles!
St-Hyacinthe, 26 novembre 2007. Réunis à St-Jérôme cette fin de semaine pour leur 7ième congrès sous le thème de la solidarité paysanne à la souveraineté alimentaire, les membres de l’Union paysanne ont pu encore une fois prendre conscience de tout le chemin accompli par l’organisation. L’année 2007 a été l’une des plus fastes pour le mouvement en terme de visibilité médiatique et dresse la table pour 2008.
Le Congrès de cette année a modifié la structure de l’Union paysanne afin de la rendre plus collégiale et efficace en espérant ainsi répondre aux demandes venant de partout. Les points majeurs sont : le conseil de coordination passe de 7 à 11 postes et l’abolition de la présidence et de la vice-présidence afin d’être remplacées par deux porte-paroles officiels du mouvement.
L’Union paysanne désire souligner l’intention du gouvernement québécois d’améliorer la qualité de l’eau dans le dossier des algues bleues. La volonté de superviser 700 cours d’eau, soit 400 de plus qu’en 2006, ainsi que la réglementation des phosphates dans les produits de lessive sont des éléments positifs.
Dans le dossier des algues bleu-vert, le ministère de l’environnement persiste à ignorer les données recueillies par son propre service et par le MAPAQ en matière d’accumulation d’engrais et de phosphates en provenance de l’agriculture industrielle.
Depuis plus de quatre ans, l’Union paysanne, ainsi que plusieurs organisations, réclament les mesures suivantes dans ce dossier : gestion solide des fumiers au lieu de l’encouragement aux lisiers (fumier liquide), gestion par bassin versant, arrêt des subventions aux monocultures, soutien pour de véritables bandes riveraines (bandes de verdure en bordure des champs), densité maximale d’élevage d’une unité animale à l’hectare.