À l’occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains, l’Union paysanne appuie sans réserve l’appel lancé par la Via Campesina pour qu’une nouvelle Convention des droits humains des paysans fasse partie du système des droits humains des Nations Unies.
La future convention des droits des paysans intégrera les valeurs de base qui devront être respectées, protégées et promues par les gouvernements et les institutions internationales. Parmi les droits fondamentaux figurent les droits à la vie et à des conditions de vie adéquates, le droit sur les semences et à la diversité biologique, le droit à la protection de des valeurs de l’agriculture et de l'environnement et le droit à la liberté d'association.
Dans les paroles de Henry Saragih, Coordonnateur général du mouvement international des paysans et des petits et moyens agriculteurs, présent dans soixante-neuf pays, « les méga-projets de développement et les grandes plantations pour les agrocarburants, les grands barrages, les projets d’infrastructure, l’expansion industrielle, l’industrie minière et le tourisme ont déplacé nos communautés et ont détruit nos vies. »
Bien qu’au Québec et au Canada, les violations des droits civiques et politiques soient plutôt rares, les membres de l’Union paysanne sont très conscients des violations dont sont victimes les paysans d’autres pays. Ils se souviennent de l’incarcération de Flavio Sosa, leader paysan mexicain et membre de la Via Campesina, de l’assassinat d’un militant brésilien du Mouvement des sans terre qui protestait contre la plantation d’organismes génétiquement modifiés dans les alentours d’une réserve écologique, des paysans afro-colombiens tués pour avoir essayé de freiner l’expansion des plantations de l’huile de palme sur leurs terres communales, des paysans honduriens dont les terres sont devenues arides en raison des activités d’une compagnie minière canadienne.
Et quoi dire de la liberté d’association des paysans et agriculteurs québécois qui se trouvent dans l’obligation de cotiser à un seul syndicat ayant le monopole de la représentation des agriculteurs? Quoi dire de la situation des travailleurs saisonniers mexicains dont plusieurs passent une grande partie de chaque année dans les champs du Québec mais qui ne peuvent pas bénéficier du droit de se syndiquer?
En ce 10 décembre 2008, l’Union paysanne demande de la part du gouvernement québécois de nouvelles politiques favorisant l’agriculture paysanne et menant au respect de tous les droits humains des paysans et des agriculteurs québécois. Elle demande au gouvernement canadien une politique extérieure donnant une priorité aux droits humains des paysans, à commencer par l’exclusion de l’agriculture de l’OMC et des accords de libre échange. Les droits des paysans à se nourrir et à nourrir leurs concitoyens doivent primer sur les projets miniers et les monocultures agro-industrielles. En effet ces droits sont essentiels pour assurer la souveraineté alimentaire de tous les peuples de la planète.
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Benoit Girouard
Porte parole Union paysanne
450-495-1910