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Déclaration Conjointe contre le Partenariat Trans-Pacifique

Traduit par Emmanuel Beauregard.

Tokyo, 30 Octobre 2015. Des fermiers au Japon et en Corée rejettent le Partenariat Trans-Pacifique (PTP) qui va anéantir les fermes familiales et les paysans dans les deux pays et en Asie.  Nous allons mettre toutes nos énergies dans le combat pour prévenir son entrée en vigueur.

L’annonce des pays membres du PTP, suivant l’ « accord large », a révélé que le PTP est la pire des ententes néolibérales. Nous allons mettre toutes nos énergies dans le combat pour prévenir son entrée en vigueur. L’annonce des pays membres du PTP, suivant l’ « accord large », a révélé que le PTP est la pire des ententes néolibérales.

En ce qui concerne l’agriculture Japonaise, l’accord peut être considéré comme un complot pour la faire disparaître : sous le PTP, le Japon acceptera l’élimination de tarifs douaniers, des réductions significatives de tarifs, et plus de quotas d’importations exonérées de droits de douane pour tous ses produits agricoles et d’élevage, incluant cinq catégories sensibles (riz, blé/orge, bœuf/porc, produits laitiers et sucre).

C’est maintenant clair que le PTP va non seulement détruire l’agriculture familiale mais aussi porter un coup sévère à la sécurité alimentaire, aux services médicaux et assurances, aussi bien qu’aux économies locales et à l’emploi.  Il va porter atteinte à la souveraineté nationale, soumettant les citoyens des nations membres à des règles dictées par les corporations transnationales.  L’extension de l’exclusivité des données pour les produits biologiques va priver de nombreuses personnes pauvres de médicaments nécessaires.  Le PTP contient les dispositions du Mécanisme de Règlement des Différends entre Investisseurs et États, permettant aux corporations transnationales et investisseurs de poursuivre les gouvernements nationaux pour d’alléguées pertes de profits, dispositions qui peuvent mener à la modification, ou même à l’abandon des programmes de santé, d’environnement et sociaux.  Les dispositions concernant la compétition, les entreprises d’État et l’approvisionnement gouvernemental vont empêcher les pays membres de mettre en œuvre des politiques économiques adaptées à leur situation particulière.

L’entrée en vigueur du PTP requiert la ratification d’au moins six pays qui doivent avoir ensemble au moins 85% du produit intérieur brut des douze pays du PTP. Cela signifie que si nous empêchons les États-Unis et le Japon de le ratifier, nous pouvons tuer le traité. Au Japon, une lutte massive pour arrêter la ratification est en train d’être planifiée.L’ « accord large » est à des lieues de l’entente finale.  Les prochaines étapes, telles que compléter, publier, signer et ratifier le texte, vont faire la lumière sur l’entièreté de l’entente, et, ce faisant, vont renforcer le mouvement d’opposition au PTP – rendant ainsi le processus de ratification plus difficile.

C’est aux États-Unis que l’on s’attend au processus de ratification le plus difficile, comme ce pays est limité par sa législation intérieure.

L’entrée en vigueur du PTP requiert la ratification d’au moins six pays qui doivent avoir ensemble au moins 85% du produit intérieur brut des douze pays du PTP.  Cela signifie que si nous empêchons les États-Unis et le Japon de le ratifier, nous pouvons tuer le traité.  Au Japon, une lutte massive pour arrêter la ratification est en train d’être planifiée.

Le Parti Libéral Démocratique dirigeant le Japon a pris le pouvoir en déclarant leur opposition au PTP mais a par la suite brisé leur promesse électorale.  Le gouvernement a énergiquement fait passer les projets de loi conçus pour aller en guerre à l’étranger, ignorant une immense opposition à ces changements.  Avec la croissante colère contre le gouvernement, des efforts pour faire tomber le gouvernement du PLD, pour former un front uni entre les partis d’opposition, et pour établir un gouvernement de coalition sont en pleine croissance, dans l’anticipation de l’élection de la Chambre Haute en juillet prochain.  Un plan pour mener une lutte majeure est en cours au Japon.
On s’attend à ce que très peu de pays ratifient le PTP sans troubles.  Ainsi nous devons intensifier notre lutte pour accroître la possibilité de mettre fin à l’accord.

Actuellement, les nations membres du PTP en Asie, outre le Japon, sont le Vietnam, la Malaisie, le Brunei et Singapour.  En plus, les gouvernements de Corée, Thaïlande et d’Indonésie ont exprimé leur intention de joindre le PTP.

En Corée, avec une inquiétude croissante que le PTP encouragerait plus encore l’ouverture du marché du riz, il y a un large mouvement d’opposition.

Nous, groupes de fermiers du Japon et de Corée, allons mener le mouvement d’opposition au PTP dans chaque pays.  Nous allons renforcer l’alliance, créant un réseau avec des groupes de fermiers et citoyens en Asie et dans les Amériques, en Australie et en Nouvelle-Zélande – avec l’objectif d’arrêter le PTP.

En Asie et partout à travers le monde, ce dont nous avons besoin de toute urgence est de mettre une fin aux politiques et pratiques du néolibéralisme, ainsi que de bâtir un système de commerce international alternatif qui aie pour fondation la souveraineté alimentaire, la protection de l’environnement et le bien être de nos peuples.

 

Globalisons la Lutte—Globalisons l’Espoir !
Mouvement de Fermes Familiales du Japon (Nouminren)

Ligue Paysanne Coréenne (KPL)

 

{slider Pour en savoir plus}

  • Doctors Without Borders/ Médecins Sans Frontières a émis une déclaration affirmant « le PTP sera retenu dans l’histoire comme le pire accord commercial concernant l’accès aux médicaments dans les pays en développement. »  Il ajoutait que l’impact négatif du PTP sur la santé publique sera énorme, ressenti pendant des années et ne sera pas limité aux actuels 12 pays du PTP.
  • Sous la loi de la Trade Promotion Authority (TPA), le président Obama doit avertir le Congrès de l’intention de signer l’accord 90 jours avant de réellement le signer et cela signifie qu’au plus tôt, la signature sera tôt l’an prochain lorsqu’aura lieu l’élection présidentielle.  En plus, le président doit publier le texte de l’entente à l’intérieur de 30 jours suivant l’avis.  Seulement quelques membres du Congrès des États-Unis supportent l’entente du PTP sans réserve; de très puissants membres ont même exigé qu’il y aie renégociation.  La plupart des candidats présidentiels sont contre le PTP.
  • Communiqué de l’Union paysanne : Au Japon, en Corée et au Canada, les agriculteurs rejettent le Partenariat transpacifique (version PDF)

 

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