À l’occasion de la visite au Canada des présidents du Mexique et des États-Unis, l’Union paysanne tient à souligner la détérioration de la situation, déjà très grave, en ce qui concerne les droits humains au Mexique. Le 19 juin à Nochixtlán dans l’État d’Oaxaca au Mexique, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur des enseignants ruraux qui manifestaient contre les réformes d’ordre néolibéral que le gouvernement mexicain veut imposer au système de l’éducation du pays.
Ce massacre a eu lieu moins de deux ans après la disparition de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa dans l’État de Guerrero. Ce massacre a eu lieu moins de deux ans après la disparition de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa dans l’État de Guerrero. Dans un cas comme dans l’autre, les gouvernements fédéral et de l’État n’ont pas respecté les droits civiques et socio-économiques des habitants des régions rurales. Tout en refusant le dialogue, les gouvernements ont essayé de délégitimer les revendications des enseignants. Ces huit personnes tuées et ces dizaines de blessés du 19 juin sont des victimes de cette politique de réformes inadaptées imposées par les gouvernements dans un contexte d’abandon et de répression.
Les leaders des trois pays de l’Amérique du Nord ont l’habitude de se féliciter des supposés bénéfices de l’ALÉNA. En réalité, ce dernier accord a provoqué l’exode de 2 millions de paysans du Mexique dont beaucoup sont devenus des travailleurs surexploités dans les champs des États-Unis. Au Canada et aux États-Unis, bien que ses effets soient moins dramatiques, l’ALÉNA a entraîné une diminution significative du nombre de fermes familiales. Actuellement, les trois pays négocient le Partenariat transpacifique, ainsi que des accords de libre-échange avec l’Europe, qui auront des effets néfastes pour les paysans et les agriculteurs des trois pays.
Les événements de Nochixtlán constituent une illustration tragique de l’importance du processus au sein du Conseil des droits humains des Nations Unies menant à une éventuelle Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Les événements de Nochixtlán constituent une illustration tragique de l’importance du processus au sein du Conseil des droits humains des Nations Unies menant à une éventuelle Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Il est grand temps que les États-Unis cessent de s’opposer à ce processus, que le Mexique le prenne au sérieux et que le Canada démontre son nouvel engagement envers les Nations Unies en appuyant les démarches du Groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer la Déclaration. Une telle politique de la part du gouvernement canadien impliquerait un changement dans la manière dont le Canada traite les industries extractives. En d’autres mots, le gouvernement canadien doit cesser d’appuyer financièrement les compagnies canadiennes responsables de violations des droits humains commises à l’extérieur du pays.
En tant que membre de la région nord-américaine du mouvement international paysan La Via Campesina, l’Union paysanne demande au président Peña Nieto, au président Obama et au premier ministre Trudeau de respecter, de protéger et de promouvoir intégralement les droits civiques et socio-économiques des paysans et des agriculteurs des trois pays, et de reconnaître pleinement l’important rôle que jouent les paysans et les agriculteurs dans leurs pays et partout au monde.
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Karen Rothschild
Comité international de l’Union paysanne 450-458-2005 |
Stéphanie Wang
Comité international Union paysanne 514-995-5052 |
{slider À propos de l’Union paysanne}
L’UNION PAYSANNE a pour but de regrouper en une force collective organisée et représentative tous ceux qui sont en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysanne.
Elle préconise une agriculture axée, d’une part sur la souveraineté alimentaire, en vue de procurer à notre population une nourriture saine et diversifiée, dans le respect de la nature, des sols, des animaux, de l’environnement et des communautés; d’autre part, sur l’occupation du territoire, de façon à assurer le maintien de campagnes vivantes avec des paysans nombreux.
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