Saint-Hyacinthe, 26 juin 2005. L’Union paysanne salue la bonne intention du ministre de l’agriculture de prendre soin de la qualité des produits et d’encourager les produits artisanaux et du terroir.
Cependant, le projet de loi demeure très flou sur certains impacts auprès de la paysannerie. En effet, on peut se demander en premier lieu si les nouvelles appellations ne nécessiteront pas une surcharge de paperasse et de bureaucratie. Ensuite, ces appellations seront-elles limitées aux petites entreprises ou sera-t-il possible aux géants de l’alimentation de s’y faufiler? Quelles seront les définitions des mots « fermier » et « artisanal » ? Est-ce que les appellations seront accessibles à l’industrie? En outre, où le MAPAQ prendra-t-il les effectifs nécessaires pour la surveillance de ces appellations, alors qu’il peine à surveiller l’appellation biologique?
Mais le problème principal réside dans la forme rigide des plans conjoints actuels, surtout ceux incluant des quotas de production. Comment développer une production de lapin fermier si on n’a pas accès aux quotas réservés aux producteurs en place? Qui aura les moyens de mettre en marché un poulet fermier s’il doit payer 700$ le mètre carré d’élevage à ses concurrents déjà en place? Et ce blocage se répète pour le lait, le sirop d’érable, les œufs, le dindon. Et il faut aussi tenir compte des agences de vente obligatoires décrétées par les fédérations de l’UPA.
En conclusion, si la volonté est louable, l’Union paysanne estime qu’il faut prendre le temps de faire les choses correctement avec les fermiers-artisans et d’obtenir leur accord sinon le résultat risque de devenir une source de discorde dans un milieu encore très fragile et démuni devant l’industrie agro-alimentaire.
Maxime Laplante, président Benoît Girouard, secrétaire général
(418) 926 2473 (450) 475-6800 cell : (514) 605-6800