La paysannerie : un mouvement décentralisé, diversifié et inclusif Un peu partout (Québec), 20 novembre 2020 – À la mi-novembre, Maxime Laplante, alors président de l’Union paysanne, a remis sa démission au Conseil d’administration. Au sein du groupe, la nouvelle a été reçue avec déception. En effet, son expertise et ses compétences remarquables, bâties sur des dizaines d’années de militantisme au sein de l’organisation qu’il a cofondée, ont permis à l’Union paysanne de s’enquérir d’une belle renommée à l’échelle de la province et de faire avancer de nombreux dossiers agricoles. Néanmoins, le départ d’une figure majeure de la paysannerie québécoise, bien qu’elle puisse surprendre, ne signifie pas la fin d’un mouvement. Il s’agit au contraire d’une occasion d’explorer des pratiques organisationnelles basées sur des principes d’horizontalité et de construction collective. Pour ce faire, il nous apparaît nécessaire de réorganiser la structure interne de l’organisation afin de mettre à profit la diversité d’opinions, d’expériences et de connaissances pertinentes et complémentaires qui composent l’Union paysanne. Son objectif demeure le même : œuvrer à l’institution des souverainetés alimentaires, en militant notamment pour une pluralité syndicale en milieu agricole, et travailler à la construction d’une société égalitaire et écologique. Il nous semble ainsi opportun de veiller à horizontaliser notre structure afin d’honorer toutes les intelligences qui composent notre organisation et être en cohérence avec nos ambitions. Nous croyons qu’en orchestrant ce changement, l’Union paysanne puisse aussi instaurer un climat qui permettra aux personnes qui supportent sa mission et à ses membres de se reconnaître dans l’organisation : de fait, la paysannerie — de tradition familiale ou nouvellement installée — est caractérisée par la diversité, tant au niveau de sa composition démographique que de ses aspirations et des buts qu’elle cherche à atteindre. Il nous semble ainsi approprié, et en cohérence avec les valeurs de l’Union Paysanne, que la structure de notre organisation considère cette réalité en faisant la suggestion concrète d’un mode horizontal de décisions et de prises diversifiées de parole, de façon à favoriser l’implication, autant paysanne que citoyenne, autant rurale qu’urbaine. Nous sommes conscient-e-s que les transformations sociales nécessaires à l’émergence de nouvelles souverainetés alimentaires sont multiples et complexes à déployer. Un des objectifs de l’Union Paysanne est d’élargir les débats sur l’agriculture et l’alimentation au Québec. Il faut dépasser l’exclusivité et l’expertise des fédérations spécialisées, il faut dépasser la faiblesse démocratique d’un syndicat corporatiste unique, il faut dépasser les pâles intentions de réforme des gouvernements capitalistes. Il faut également dépersonnaliser le mouvement paysan, de façon à ce que la base elle-même puisse être le visage du changement social qu’on cherche à provoquer. Finalement, le Conseil d’administration planche déjà sur les prochaines étapes de la lutte menée par l’Union paysanne. Suite à l’Assemblée paysanne tenue en février dernier, les participant-e-s ont établi des priorités et lancé des pistes d’action. Un Plan stratégique a été rédigé et est maintenant disponible sur notre site internet. Cet outil contribuera à orienter nos actions à venir. C’est donc sur des bases réfléchies collectivement que l’Union paysanne continuera de militer pour une agriculture décentralisée, diversifiée et inclusive, à l’image de la société dans laquelle nous vivons. – L’équipe de l’Union Paysanne Pour information: Marie-Josée Renaud, coordonnatrice, coordination@unionpaysanne.com 450-230-5046 |